PMF aurait 100 ans aujourd'hui.

Et ça me fait un petit quelque chose (11 janvier 1907-2007). Il me manque le « grand-Pierre » (c’est comme ça que je l’appelais). Oh rien de special en cette année 2007 qui justifie que je sois plus ému qu’une autre année, si ce n’est que nous avons digitalisé une partie de nos archives familiales et que je m’y suis replongé.

Pierre et Bernard - 1967J’y ai retrouvé cette émouvante photo de Pierre et de mon oncle Bernard (décédé en 1991) lors de l’enterrement de Lily (ma grand-mère) en 1967. Je ne sais pas pourquoi, mais cette photo me touche beaucoup…

Plus léger, j’ai aussi dégoté cette séquence sonore (et inédite), extraite d’un 78 tours qui date de 1939, enregistrée par mon grand père au début de la guerre pour s’adresser à ses enfants (Bernard et mon père Michel, 5 et 4 ans à l’époque).

Une manière attendrissante de rester en contact avec eux.

Bonne anniversaire grand-Pierre.

La vraie vie (Mobile Film Festival)

Contribution au concours de la seconde édition du Mobile Film Festival qui aura lieu en ligne du 10 au 30 janvier.
Les contraintes : 1 minute pas plus, le tout tourné au téléphone portable.
Pitch : virtuel vs réel… ou inversement. 😉

Featuring Natacha Quester-Séméon, Sacha Quester-Séméon et… Tristao Mokusei.
Réalisation, scénarisation et montage de Sacha et Natacha QS, avec ma participation.

Cinq choses que vous ne savez pas de moi [social game]

Ceci est un petit jeu social/viral. Je réponds à l’invitation de Natacha et à sa question :
1. J’adore le porridge.
C’est à la fois ma madeleine de Proust et mes origines écossaises.
2. J’ai failli être Malraux jeune.
C’était pour un film. J’étais invité à un casting. Je n’ai pas été pris.
3. J’ai failli être mangé par des lions.
C’était stupide, j’avais la tête ailleurs et c’était en Afrique du Sud.
4. Je flippe en avion.
Ben oui. Je ne comprends toujours pas bien comment un truc comme ça, tient dans l’air.
5. Je sais tondre un mouton aux ciseaux.
Et c’est pas de la tarte.

Je passe le relais à : Ahmed Meguini, Pierre Cattan, Arnaud Champremier-Trigano, Zazon et JM Emy

Tag : cinq choses

Il y a 50 ans, Bob Denard tentait d'assassiner mon grand-père

Voilà un épisode méconnu de l’histoire de PMF, un épisode sur lequel je reviens aujourd’hui à quelque jour du centenaire de mon grand père : en 1956 (certaines sources évoquent 55 ou 54, si quelqu’un a des pistes), le mercenaire-barbouzard Bob Denard et ses sbires tentèrent d’assassiner Pierre Mendès France. C’est Bob Denard qui le raconte dans son ouvrage autobiographique « Corsaire de la République » (Robert Laffont, avril 1998). Il y expose ce qui aurait pu coûter la vie à PMF. Un écho étrange à l’attentat dont De Gaulle sera la cible quelques années plus tard (pour les mêmes raisons et avec le même mode opératoire). Je me dis surtout, en lisant ces quelques lignes, que je n’aurais peut-être jamais connu mon grand-père, si Denard avait réussi son coup…Bob, si tu lis ces quelques lignes, je ne te souhaite pas bonne année.

Lorsque le bruit se répand que Mendès France va venir au Maroc, mes amis décident de l’exécuter. Je devine qu’il ne s’agit plus là de politique, mais de vengeance.Ils veulent faire payer le prix fort à l’homme qui a entériné l’indépendance du Maroc et l’abandon de l’Indochine après Diên Biên Phû. Le plan consiste à le mitrailler en pleine ville sans se soucier des passants.[…] Il est décidé, […] que l'[assassinat] se déroulera dans un quartier peu fréquenté de Rabat, pendant que le président du Conseil se reposera à la Maison de France. Nous serons quatre, Beltran, son beau-frère, un certain Sérou, lieutenant aux Affaires indigènes, et moi, qui servirait de chauffeur.[…] J’ai rendez-vous avec le groupe de tueurs au Café de la Gare de rabat. […] Enfin, à la nuit tombée, Sérou me demande de conduire le groupe à la Maison de France.Je stoppe à quelques mètres de l’imposante bâtisse blanche devant laquelle se tiennent des gardes mobiles. Sérou m’ordonne de rester dans la voiture avec le beau-frère de Beltran et de me tenir prêt à démarrer sitôt qu’il reviendra. Pui il s’éloigne avec Beltran. Les deux hommes réussissent à escalader le mur d’enceinte sans attirer l’attention des gardes. Derrière moi, le beau-frère de Beltran est de plus en plus inquiet. Au bout de quelques minutes, des rafales de mitraillette éclatent. Sérou, le souffle court, s’engouffre dan sla voiture, et, braquant son arme vers d’éventuels poursuivants, m’ordonne de démarrer. – Beltran s’est fait descendre, annonce-t-il lorsque nous nous sommes suffisamment éloignés. Soucieux du sort de mon ami abandonné aux gardes de la Maison de France, je ne pose aucune question sur Mendès France. Après avoir reconduit Sérou et le beau-frère de Beltran, je file à Casablanca. C’est là que, le lendemain matin, je découvre l’issue de notre expédition. C’est un véritable fiasco. Un gendarme a été touché au ventre. Selon les journaux, Beltran aurait reçu une balle dans l’épaule. Quant à notre cible, Pierre Mendès France, il n’était même plus à Rabat. […] – in « Corsaire de la République », Bob Denard, Robert Laffont, avril 1998. 

NB : Ce « témoignage » n’est pas celui d’un historien. À lire avec précaution donc.